L’École du Vin pour passer à l’étape supérieure : interview avec Jérémy Cukierman, nouveau Master of Wine français

Ancien élève de l’École du Vin, Jérémy Cukierman vient de rejoindre le club très fermé des Masters of Wine. Il partage son expérience et nous donne quelques conseils pour réussir cette épreuve extrêmement complexe et obtenir ce titre si prestigieux.

Un vrai amour du métier du vin

Depuis 12 ans vous êtes professionnel du vin, comment est née votre passion pour le vin et pourquoi avez-vous choisi cette voie ?

Ma passion pour le vin est née à travers des rencontres, avec d’autres passionnés tout d’abord, puis bien sûr avec des vignerons. Je travaillais dans le monde de publicité. Ma reconversion a été une évidence. Le vin est un monde riche, une perpétuelle remise en cause, mais aussi une transmission, un partage et bien sûr beaucoup de plaisir. Il faut de la technique mais aussi et surtout de l’écoute et un vrai amour du métier. J’ai été attiré par tout cela et bien sûr par l’émotion que me procurait un certain nombre de vins. 

Plus on apprend, plus on se rend compte de la diversité du monde du vin

Comment avez-vous décidé de tenter le Master of Wine et quelles en étaient les motivations ?

L’appétit vient en mangeant, donc après avoir passé les différents niveaux du WSET la suite logique était le MW. Qui plus est, plus j’avançais dans mon apprentissage plus je trouvais cela grisant. L’ouverture sur un vignoble international en perpétuelle mutation, une compréhension plus fine des étapes de production, mais aussi de la géologie, de la sociologie, de la législation, de l’histoire. Autant d’éléments qui permettent de mieux comprendre le vin. En même temps, c’est une leçon d’humilité permanente. Plus on avance, plus on réalise la diversité, le renouvellement, bref tout le chemin qu’il reste à parcourir pour mieux cerner le monde du vin. La route ne s’arrête jamais, c’est aussi ce qui est formidable. Le MW est un bon moyen d’en prendre conscience. Les MWs doivent faire preuve « d’autorité », je pense que l’autorité ne naît pas des certitudes, mais de la prise de conscience et d’un certain niveau d’humilité.

Le MW est aussi une formidable opportunité de découvrir d’autres vignobles et de faire des rencontres passionnantes. 

L’Ecole du Vin m’a aidé à structurer ma pensée et à passer à l’étape supérieure

Pourquoi avez-vous choisi l’École du Vin et comment vous a-t-elle servi dans votre projet ?

J’ai choisi l’Ecole du Vin, lorsque j’ai préparé mon WSET niveau 2, d’abord pour la réputation de l’organisme, la qualité de l’enseignement et des formateurs. Lorsque l’on apprend dans le monde du vin, le support pédagogique est important, mais la qualité du formateur est primordiale. Ensuite, étant basé à Paris, pour des raisons de proximité géographique.

L’Ecole du Vin m’a aidé à structurer ma pensée, à passer à l’étape supérieure et à prendre conscience de toutes mes lacunes. 

Les vignobles français : l'exigence de qualité et le respect de l’environnement se renforcent

Quelle vision portez-vous sur les vins français et comment la viticulture peut-elle évoluer ?

Je reste bien sûr un amoureux du vignoble français, de sa diversité et de sa capacité à se réinventer dans de nombreuses régions, même si la découverte d’autres vignobles fait prendre conscience que nous n’avons pas le monopole de la qualité. Je suis de nature positive et j’ai donc l’impression que dans beaucoup de région française il y a, en ce moment, une émulation positive. Il y a une exigence de plus en plus importante qui va dans le bon sens, je pense notamment au Rhône, à la Champagne, au Languedoc. Il y a aussi une prise de conscience que l’outil de travail - la plante et son environnement - doit être mieux respecté. On revient de loin et il reste beaucoup à faire, mais après de sérieux écueils, le vignoble français est en train de reprendre le bon chemin.

Travailler avec les autres et prendre du plaisir

Quels conseils pourriez-vous donner à ceux qui voudraient tenter ce si difficile Master of Wine où il y a si peu d ‘élus notamment français ?

Tout d’abord, ne pas sous-estimer le travail à fournir.

Avoir une situation de vie stable, du temps et de l’énergie. Etre en forme et bien dans sa tête.

Il faut aussi bien s’entourer et travailler avec les autres. C’est un examen que l’on ne peut pas passer seul.

Ne jamais lâcher. Ceux qui arrivent au bout, sont bien souvent les plus déterminés.

Comprendre le système et ce qui est demandé. C’est vrai pour tous les examens mais encore plus pour le MW.

Pour finir, je dirais prendre du plaisir. Pour aller au bout, il ne faut pas oublier le plaisir et apprécier l’exercice. C’est un voyage passionnant, ceux qui l’oublient ont je pense du mal à transformer l’essai. C’est tellement de travail que si ça n’est pas un plaisir, c’est difficile de ne pas lâcher en route.

Les formations de l'Ecole du Vin

Formation WSET en vins du monde niveau 2

725 / pers

3 jours en présentiel 

Niveau intermédiaire
Identifier les principaux cépages locaux et internationaux, les régions de culture, le style des vins, les vins effervescents et fortifiés, l'approche systématique de la dégustation et le service du vin.

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Formation WSET en vins du monde niveau 3

1075 / pers

5 jours en présentiel 

Niveau avancé 
Expliquer les facteurs intervenant dans la production des différents vins du monde : environnement, viticulture, vinification, élevage et leurs influences sur le style des vins.

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